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Le stress n’est pas le problème. Votre relation avec lui l’est.

Il n’y a pas longtemps, j’ai appris quelque chose qui a complètement changé ma vision du stress.Pendant des années, j’ai cru qu’il fallait à tout prix l’éviter, qu’il fallait être zen pour être en bonne santé, performant et heureux. Et si c’était précisément cette injonction à être détendu qui nous épuisait encore plus ? Si c’était cette lutte contre le stress qui nous enfermait dans un cercle vicieux : je stresse → je culpabilise de stresser → je stresse encore plus.

La science confirme ce que j’ai fini par comprendre : le stress n’est pas toujours un problème.Quand un défi se présente, votre corps enclenche une réaction biologique parfaitement calibrée : adrénaline, cortisol, cœur qui accélère, respiration plus rapide, muscles prêts à réagir. Ce n’est pas un bug. C’est une préparation au combat, un cadeau de votre système nerveux.Et à court terme, ce « pic » de stress peut être exactement ce qu’il vous faut pour performer, créer, décider rapidement, ou simplement vous protéger.

Bien sûr, si cet état devient permanent, il se transforme en usure : le stress chronique est lié à l’anxiété, à la dépression, aux troubles cardiovasculaires. Mais la recherche récente montre que le danger ne dépend pas que de la quantité de stress, mais surtout de la manière dont nous le percevons.


En 2012, l’étude de Keller et al. a marqué un tournant. Les chercheurs ont suivi des milliers de participants pendant plusieurs années. Résultat : ceux qui déclaraient un stress élevé et qui pensaient que ce stress nuisait gravement à leur santé avaient un risque de mortalité prématurée 43 % plus élevé. Mais – et c’est là le plus fascinant – ceux qui vivaient un stress intense mais qui ne le voyaient pas comme dangereux n’avaient pas ce risque supplémentaire.Plus récemment, Laferton et al. (2023) ont confirmé que les croyances négatives sur le stress sont en elles-mêmes un facteur de risque de santé. Autrement dit, ce que vous pensez du stress change l’effet que le stress a sur vous.

C’est exactement ce qu’enseignent Brooke Castillo, Tony Robbins ou Kelly McGonigal : les circonstances sont neutres. Ce n’est pas l’événement en soi qui nous blesse, c’est l’histoire qu’on se raconte à son sujet.


Prenons un exemple concret. Imaginez deux danseuses sur scène.Elles ressentent les mêmes signaux physiologiques : cœur qui bat vite, mains moites, souffle court.– La première se dit : « Je suis trop stressée, je vais rater ! » Résultat : elle panique, se bloque et rate sa chorégraphie.– La seconde se dit : « Mon corps me donne de l’énergie, je suis prête à donner tout ce que j’ai. » Résultat : elle transforme cette tension en puissance et livre une performance mémorable.

Même situation. Deux lectures. Deux résultats.


Changer votre lecture du stress peut tout transformer. Mais soyons honnêtes : c’est facile à dire, pas facile à faire.Quand votre cœur s’emballe et que votre gorge se serre, votre cerveau peut avoir du mal à se répéter « c’est une bonne chose ». C’est là qu’intervient l’habituation. Comme un muscle, votre capacité à voir le stress comme un allié se construit avec l’entraînement. Plus vous pratiquez, plus votre système nerveux s’habitue et plus ce réflexe devient naturel.

3 pratiques pour apprivoiser votre stress


  1. Respiration consciente dans le feu de l’actionQuand vous sentez la montée de stress, prenez 3 respirations lentes par le nez, avec une expiration légèrement plus longue que l’inspiration. Cela envoie un signal direct à votre système nerveux : « je peux rester présent ».

  2. Reformulation mentaleQuand vous sentez votre cœur s’emballer, dites-vous :

« Mon corps me donne de l’énergie pour ce moment. »Cette phrase simple change le filtre par lequel vous vivez la situation.
  1. Retour au calme après l’événementAprès un pic de stress (présentation, compétition, moment intense), ne passez pas directement à la suite. Levez-vous, bougez, marchez un peu, respirez profondément. Laissez votre système revenir à la ligne de base. C’est cette alternance activation → récupération qui construit la résilience.


Chaque fois que vous vivez un stress de façon constructive, vous entraînez votre cerveau à mieux gérer les suivants. C’est la neuroplasticité en action : votre système devient plus performant, plus résilient. Le stress devient alors un levier de croissance, et non une prison.


Et ce que j’adore avec cette lecture, c’est qu’elle nous rend à chacun notre pouvoir et notre responsabilité. Nous ne sommes plus de simples victimes passives qui doivent subir ou se protéger : nous redevenons acteurs de notre expérience.


🔎 Pour aller plus loin

📚 Livre recommandé : The Upside of Stress de Kelly McGonigal – un ouvrage qui montre, études à l’appui, comment changer votre relation au stress peut améliorer votre santé et vos performances.

🧪 Études scientifiques :– Keller A. et al. (2012). Does the perception that stress affects health matter? The association with health and mortality.Health Psychology, 31(5), 677–684. Lien PubMed– Laferton JA et al. (2023). Stress mindset and health: A meta-analysis. Psychoneuroendocrinology, 152, 106069. Lien ScienceDirect

 
 
 

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